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Agriculture industrielle et d’exportation

L’agriculture industrielle et d’exportation occupe une place importante dans l’économie ivoirienne, avec une contribution estimée à 9,5% en 2022.

La vision globale du Gouvernement en la matière est de promouvoir « Une agriculture ivoirienne durable, compétitive et créatrice de richesses équitablement partagées ». Dans ce cadre, un premier Programme National d’Investissement Agricole a été mis en œuvre sur la période 2016 – 2020 (PNIA I) et le PNIA II portant sur la période 2018 – 2025 est en cours d’exécution.

La stratégie de développement repose sur :

  • le regroupement des différentes régions du pays en Agro-Pôles sur la base de critères agro-écologiques, administratifs, sociaux et économiques ;
  • la promotion d’une agriculture durable.

 

Caractérisation des Agro-Pôles

Un Agro-Pôle priorise des cultures nécessitant des conditions climatiques similaires. Il bénéficie, au sein d’une même zone, de services gouvernementaux tels que les services de vulgarisation, de subventions et de distribution d’intrants.

Neuf (9) Agro-Pôles ont ainsi été identifiés sur la base de ces regroupements depuis 2019. La carte ci-dessous illustre le zonage proposé et les cultures industrielles d’exportation concernées.

 

Les différents Agro-Pôles

Zones

Cultures industrielles et d’exportation concernées

Agro-Pôle1

Coton, Anacarde, Mangue, Banane, canne à sucre

Agro-Pôle2

Anacarde

Agro-Pôle3

Café, Cacao, Hévéa, Palmier à huile

Agro-Pôle4

Café, Cacao, Anacarde

Agro-Pôle5

Hévéa, Palmier à huile, Cacao

Agro-Pôle6

Cacao, Anacarde

Agro-Pôle7

Hévéa, Palmier à huile, Cacao, café

Agro-Pôle8

Anacarde, Coton

Agro-Pôle9

Café, Cacao

Source : MEMINADER

 

Les principales cultures industrielles et d’exportation sont : le Café, le Cacao, l’Hévéa, le palmier à huile, le Coton, l’Anacarde, la Banane, l’Ananas, la Mangue et la canne à sucre.

  • Cacao et café

Le binôme café-cacao représente un pilier essentiel de l’économie ivoirienne. Conscient de son rôle prépondérant dans l’économie, le Gouvernement de Côte d’Ivoire a entrepris une série de réformes, avec notamment la mise en place du Conseil du Café-Cacao (CCC) comme seule structure de régulation de la filière.

 

Cacao

La Côte d’Ivoire reste à fin 2023, le 1er producteur et exportateur mondial de cacao fèves. Toutefois la culture cacaoyère est soumise à plusieurs facteurs qui ont limité son évolution en 2023.

Après avoir passé la barre des deux millions de tonnes sur la période 2017- 2022, grâce à l’accroissement des rendements liée à l’introduction de nouvelles variétés plus productive et à l’entrée en production de nouvelles plantations, la production s’est affichée à 1 822 320 tonnes en 2023 en repli de 22,7% par rapport à l’année précédente. Cela résulte de facteurs climatiques défavorables notamment des précipitations excessives dans les zones cacaoyères.

 

Par ailleurs, en vue de favoriser les prix bord champ rémunérateur, la Côte d’Ivoire et le Ghana se sont engagés à limiter leur production depuis 2021. Ainsi, la Côte d’Ivoire souhaite limiter sa production à deux millions de tonnes. Par conséquent, le gouvernement a réduit la distribution de semences et lutte contre le développement de plantations dans les forêts classées.

La qualité de la production a été améliorée significativement depuis 2015 grâce au dispositif de contrôle et de suivi mis en place, couplé avec la formation aux bonnes pratiques agricoles.

 

Evolution de la production de cacao fèves (en milliers de tonnes)

 

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021

2022

2023

Production

1826,1

1634,3

2033,5

2112,5

2235,7

2172,7

2228,4 

2358,8

1822,3

Variation en %

 

-10,5

24,4

3,9

5,8

-2,8

2,6

5,9

-22,7

Quantité de cacao fèves transformées 

527,9

491,5

577,0

ND

604,8

596,4

619,5

636,9

790,8

Variation en %

 

-6,9

17,4

   

-1,4

3,9

2,8

24,2

Taux de transformation (%)

29

30

28

ND

27

28

28

27

34

Source: CCC

 

Café

La production de café a subi de fortes baisses sur la période 2015- 2023 dues à la mauvaise répartition des pluies au moment de la floraison des caféiers, à l’insuffisance de la fourniture des semences améliorées, aux difficultés financières et au vieillissement du verger. Ainsi, la production est passée de 94 904 tonnes en 2022 à 46 902 tonnes en 2023 soit une baisse de 50,6%.

 

Evolution de la production du café (en milliers de tonnes)

 

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021

2022

2023

Production (en milliers de tonnes)

126,1

107,6

32,6

122,6

95,2

82,4

62,2

94,9

46,9

Variation en %

 

-14,7

-69,7

276,1

-22,3

-13,4

-24,5

52,6

-50,6

Quantité de café transformé (en milliers de tonnes)

19,2

12,1

9,8

ND

15

17,7

17

9,5

15,8

Variation en %

 

-37,0

-19,0

   

18,0

-4,0

-44,1

66,3

Taux de transformation (%)

15

11

29

ND

18

51

28

10

34

Source: CCC

 

  • Hévéa et palmier à huile

Les filières Hévéa et palmier à huile constituent des secteurs importants de l’agriculture ivoirienne. Ces deux produits occupent une place importante dans l’activité industrielle car ils ont les taux de transformation les plus élevés parmi les spéculations de l’agriculture industrielle et d’exportation.

La régulation des Filières Hévéa et palmier à huile est assurée par le Conseil Hévéa Palmier à Huile (CHPH) depuis 2017.

 

Hévéa

La Côte d’Ivoire est le 1er producteur de caoutchouc en Afrique. Sur la période 2015-2023, la production de caoutchouc a quadruplé pour atteindre 1 678 061,8 tonnes en 2023 contre 350 309 tonnes en 2015. Elle bénéficie des actions de promotion du Fonds de Développement Hévéa (FDH).

Le taux de transformation de l’hévéa en produits semi-finis était de 100% jusqu’en 2015. Depuis cette date, avec le boom de la production, les capacités de transformation se sont avérées insuffisantes. Ainsi, le taux de transformation est descendu à 80% ; ce qui a entraîné l’installation d’opérateurs comme acheteurs et exportateurs de caoutchouc fond de tasse (humide) pour l’exportation directe.

Pour raffermir la transformation, le Gouvernement a décidé à travers l’ordonnance 2019-826 du 9 octobre 2019 instituant des mesures fiscales incitatives spécifiques aux investissements réalisés dans le secteur de la transformation de l’hévéa.

 

Palmier à huile

La production de régime de palme s’est accrue de 4,8% en moyenne annuelle sur la période 2015-2023. Elle bénéficie de : (i) la mise à disposition des plants améliorés aux producteurs sur la base d’un mécanisme de subvention ; (ii) la mise en place du mécanisme de financement des engrais en faveur des producteurs de régimes de palme ; (iii) du financement des infrastructures sociales de base (écoles, forages, centres de santé etc.).

La production nationale des régimes de palme est entièrement transformée sur place en huile brute par quarante-quatre (44) unités de première transformation. Une deuxième transformation est faite au niveau local par les quatre (4) principales industries. Les produits dérivés de cette deuxième transformation sont vendus sur le marché national (75%) et sur le marché sous régional - zone UEMOA (25%).

La production de l’huile de palme a augmenté de 2,9% en moyenne annuelle sur la période 2015- 2023.

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Source: CHPH

 

  • Coton et anacarde

Le coton et l’anacarde occupent une place importante dans l’agriculture industrielle et d’exportation. Ces deux spéculations sont essentiellement exploitées dans le Nord et le Centre du pays. Toutefois pour l’anacarde, il est enregistré une importante présence à l’Est. Le coton est une culture annuelle qui dispose d’un schéma d’organisation très élaboré qui permet un meilleur accompagnement des producteurs. L’anacardier contribue à la lutte contre l’avancée du désert dans le nord du Pays et est devenu la principale culture de rente dans cette zone.

La régulation des deux filières est assurée par le Conseil Coton Anacarde.

 

Coton

La production de coton graine est en hausse continue depuis la campagne 2015/2016 avec une production qui est passée de 310 177 tonnes à 539 623 tonnes en 2021/2022, soit une augmentation de 9,7% en moyenne annuelle sur la période. Cependant en juillet 2022, les attaques de jassides (Amrasca biguttula) ont été signalées dans le bassin cotonnier. Ce qui a occasionné une baisse 56,2% de la production de la campagne 2022/ 2023 pour se situer à 236 183 tonnes.

 

Anacarde

Quant à la production de noix de cajou, elle a progressé de 7,2% en moyenne annuelle sur la période 2015-2023, atteignant 1 225 935 tonnes en 2023. Elle a bénéficié de conditions climatiques favorables et de bonnes pratiques agricoles qui ont permis d’améliorer les rendements des vergers.

 

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Source: CCA

  • Cultures fruitières

La banane dessert constitue la principale culture fruitière d’exportation de la Côte d’Ivoire. Elle est suivie par la mangue et l’ananas. La Côte d’Ivoire est le 1er producteur africain de banane dessert et le 1er exportateur africain de mangue.

Entre 2015 et 2023, les productions de banane dessert, de mangue et d’ananas ont enregistré, en moyenne annuelle, des taux respectifs de (+6,1%), (+10,7%) et (-8,2%).

image-20240726091938-10

Source : OCAB, OBAM-CI

 

Documents de référence :

  • Orientations stratégiques PND 2021-2025, Tome 2
  • Rapport PNIA II, Septembre 2017


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