- Un solde courant globalement maîtrisé, mais fortement dégradé en 2022 et 2023 sous l’effet du dynamisme des investissements privés principalement dans le secteur extractif.
Evolution des soldes de la balance des paiements (En % du PIB)
Désignation |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
2020 |
2021 |
2022 |
2023 (est.) |
2024 (proj.) |
2025 (proj.) |
Balance courante/PIB (%) |
-0,4 |
-0,9 |
-2,0 |
-3,5 |
-2,2 |
-3,1 |
-3,9 |
-7,7 |
-8,1 |
-6,8 |
-4,7 |
Solde global/PIB (%) |
0,9 |
-0,2 |
0,0 |
0,9 |
1,3 |
1,7 |
2,7 |
-0,7 |
-2,6 |
-0,9 |
2,0 |
Sources : BCEAO, DGE
Sur la période 2018-2021, la situation extérieure de la Côte d’Ivoire reste globalement viable avec un déficit courant qui se situe en moyenne à 3,2% du PIB. La structure de la balance des paiements de la Côte d’Ivoire est caractérisée par un solde commercial excédentaire moyen de 0,7% du PIB et un déficit des comptes de services et de revenus.
En 2021, le solde courant de la balance des paiements est ressorti à -3,9% du PIB. Toutefois, le solde global est ressorti excédentaire à 1 095,6 milliards FCFA soit 2,7% du PIB, sous l’effet d’une forte mobilisation des ressources extérieures par l’administration publique.
En 2022, l’évolution des échanges extérieurs est marquée par une forte dégradation du déficit de la balance des transactions courantes estimé à 3 364,4 milliards (-7,7% du PIB), du fait de la détérioration de la balance des biens et services.
L’excédent de la balance des biens enregistre une baisse de 60,4% par rapport à 2021. Cette dégradation est en lien avec la hausse de la facture des importations consécutive au renchérissement des prix des biens importés en 2022.
En ce qui concerne les services, le déficit s’est creusé pour ressortir à 2 377,9 milliards, soit 5,4% du PIB, après -4,1% du PIB, sous l’effet principalement du dynamisme des investissements privés dans le secteur extractif pour la mise en exploitation de divers champs pétroliers dont Baleine.
Les soldes des revenus primaire et secondaire demeurent déficitaires et estimés respectivement à 3,3% et 0,5% du PIB.
Au niveau du compte de capital, le solde structurellement excédentaire a enregistré un recul du fait de la baisse des dons-projets attendus par l’administration centrale. Ainsi, l’excédent devrait s’établir à 39,2 milliards, soit 0,1% du PIB.
Au niveau du compte financier, les entrées nettes de capitaux se sont établies à 6,9% du PIB contre 6,4% en 2021, principalement sous l’effet de la mobilisation des autres investissements (4,4% du PIB), en lien avec la mobilisation des tirages sur prêt-projets. Les investissements directs étrangers nets ont progressé de 2,0% par rapport à 2021 pour atteindre 2,0% du PIB.
Il en a résulté un solde global déficitaire de 0,7% du PIB après un excédent de 2,7% du PIB en 2021.
En 2023, le compte des transactions courantes enregistrerait un déficit de 3.889,7 milliards de FCFA, représentant 8,1% du PIB en 2023, après celui de 3.364,5 milliards de FCFA (7,7% du PIB) en 2022. Ce creusement du déficit courant serait dû au déficit des services et du revenu primaire, malgré une hausse de l’excédent des biens.
S’agissant de la balance des biens, elle dégagerait un solde positif plus important que celui de l'année précédente de 47,3% du fait de la hausse des exportations et du repli des importations. En effet, les ventes de marchandises à l'étranger ont augmenté de 1,7% en 2023, par rapport à 2022. Cette évolution serait due à la progression, en valeur, des ventes du cacao transformé (+23,9%), de la noix de cajou (+23,9%), de l’or non monétaire (+19,8%), du caoutchouc (+3,1%) et des fèves de cacao (+1,2%). Quant aux importations FOB, elles reculeraient de 1,5%, consécutivement au retrait, en valeur, des produits alimentaires de 4,7%, des produits pétroliers de 2,4%, des biens intermédiaires de 1,6%, des biens d'équipement de 0,9% et des autres biens de consommation de 0,8%.
Quant aux services, leur déficit augmenterait de 16,8%, par rapport à 2022, en raison, principalement, de la poursuite des paiements effectués au titre des services techniques des secteurs du pétrole et des mines.
De même, le déficit des revenus s'est aggravé, du fait de l’augmentation des intérêts payés sur les dettes publiques et privés et du rapatriement des dividendes.
Concernant l'excédent du compte de capital, il se consoliderait, en lien avec l’augmentation des dons projets reçus par l'Administration publique.
Le compte financier, quant à lui, enregistrerait une entrée nette de capitaux étrangers dans l'économie ivoirienne, en 2023, plus faible que celle de 2022, en liaison principalement avec la baisse des mobilisations de ressources financières extérieures par l'Administration publique.
Le solde global qui résulterait de toutes ces transactions serait déficitaire de 1.236,0 milliards de FCFA (-2,6% du PIB).
Sur la période 2024-2026, le déficit courant devrait s’améliorer par rapport à 2023, pour se situer en moyenne à 5,4% du PIB. Pour financer ce déficit, les entrées nettes de capitaux s’établiraient à 5,8% PIB en moyenne.
Le solde global quant à lui, ressortirait excédentaire en moyenne à 0,5% du PIB. Néanmoins, la position extérieure demeurerait confortable grâce aux excédents successifs enregistrés les années précédentes.