Le FMI conclut un accord au niveau des services sur la troisième revue des accords au titre du MEDC et de la FEC et la deuxième revue de l'accord au titre de la FRD, et achève les consultations de 2024 au titre de l'article IV avec la Côte d'Ivoire
Les autorités ivoiriennes et les services du FMI sont parvenus à un accord concernant à la fois la troisième revue du programme de réformes économiques de la Côte d'Ivoire appuyé par les accords au titre du MEDC et de la FEC, et la deuxième revue du programme de réformes du changement climatique appuyé par l'accord au titre de la FRD. Des échanges ont également eu lieu dans le cadre des consultations de 2024 au titre de l'article IV.
Les autorités poursuivent leurs programmes de réformes visant à sauvegarder la stabilité macroéconomique, à approfondir la transformation économique de manière à atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et à renforcer la résilience climatique grâce à des réformes d'adaptation et d'atténuation. En outre, pour stimuler une croissance inclusive, elles poursuivent les réformes visant à réduire l'économie informelle et les inégalités sociales et à lutter contre les disparités entre les hommes et les femmes.
L'achèvement des revues par le Conseil d'Administration du FMI entraînera deux décaissements pour un total d'environ 825 millions de dollars, dont 497 millions de dollars et 328 millions de dollars, respectivement, au titre des accords MEDC/FEC et FRD.
Abidjan, Côte d'Ivoire, Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Olaf Unteroberdoerster, s'est entretenue avec les autorités ivoiriennes du 23 septembre au 9 octobre sur l'état d'avancement du programme économique des autorités appuyé par le mécanisme élargi de crédit (MEDC) et la facilité élargie de crédit (FEC) et du programme de réformes climatiques appuyé par la FRD, ainsi que sur les consultations de 2024 au titre de l'article IV. L'accord MEDC/FEC pour un montant de 2,6 milliards de DTS (environ 3,5 milliards de dollars) et l'accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) pour un montant de 975,6 millions de DTS (environ 1,3 milliard de dollars) ont été approuvés par le Conseil d'Administration du FMI respectivement le 24 mai 2023 et le 15 mars 2024.
« À l'issue d'échanges constructifs avec les autorités ivoiriennes, j'ai le plaisir d'annoncer que les résultats obtenus dans le cadre des deux programmes ont été satisfaisants jusqu'à présent et que nous sommes parvenus à un accord au niveau des services sur toutes les politiques et mesures de réforme conformes aux objectifs des programmes. Dans le cadre de l'accord MEDC/FEC, les autorités et les services du FMI se sont entendus sur des mesures additionnelles en matière de recettes pour atteindre les objectifs budgétaires pour 2024, sur les principales mesures pour 2025, notamment la poursuite de la consolidation budgétaire fondée sur les recettes afin de ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB dès 2025, et sur des mesures structurelles pour renforcer davantage la mobilisation des recettes intérieures, la gestion des finances publiques et la gouvernance.
« En ce qui concerne la FRD, un accord a été trouvé sur les mesures nécessaires pour assurer le bon déroulement de la mise en œuvre des mesures de réforme arrivant à échéance dans le reste de l'année 2024, notamment dans les domaines du renforcement de la gouvernance en matière de politiques climatiques, de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de l'augmentation des financements verts et durables en faveur des entreprises privées et publiques. Les échanges ont également porté sur la coordination entre les parties prenantes et les plans nationaux de développement, ainsi que sur les prochaines étapes à suivre à la suite de la table ronde sur le financement de l'action climatique de juillet 2024, en vue d'annoncer les financements spécifiques et l'assistance technique promis lors de la COP29 à la mi-novembre 2024.
L'achèvement des revues des programmes et le décaissement des prochaines tranches, pour un montant total d'environ [825] millions de dollars, seront subordonnés à l'approbation du Conseil d'Administration du FMI. »
« L'économie de la Côte d'Ivoire reste résiliente, malgré une légère modération de la croissance en 2024, à 6,1 % contre 6,2% en 2023, en partie sous l'effet d'un fléchissement de la production agricole et des BTP au premier semestre et de contextes régionaux et extérieurs difficiles. Des termes de l'échange plus favorables, entraînés par la hausse des cours du cacao, devraient ramener le déficit du compte courant en-dessous de 5 % du PIB en 2024. Le déficit budgétaire devrait tomber à 4 % du PIB, conformément aux objectifs du programme. Les perspectives à moyen terme demeurent favorables. La croissance devrait s'établir à 6,7 % en moyenne sur la période 2025–2029, portée par une reprise de la production de cacao et une augmentation de la production d'hydrocarbures et d'exploitation minière. L'inflation moyenne devrait atteindre 4 % en 2024 et continuer de baisser à moyen terme dans la fourchette cible de la BCEAO d'ici à fin 2025.
Grâce aux efforts persistants que continuent de déployer les autorités en matière de mobilisation des recettes intérieures dans le cadre de la stratégie globale de mobilisation des recettes à moyen terme adoptée par le Gouvernement en Mai , le déficit budgétaire devrait continuer de baisser pour atteindre 3 % du PIB en 2025, convergeant ainsi vers l'objectif de l'UEMOA. Une gestion prudente des finances publiques et de la dette permettra également de conserver un risque modéré de surendettement pour la dette publique et extérieure. Le déficit du compte courant devrait continuer à se réduire pour atteindre une moyenne d’environ 2 % du PIB grâce à des termes de l'échange favorables, à un rebond des exportations agricoles et à de nouvelles augmentations des exportations d'hydrocarbures. La Côte d'Ivoire devrait donc contribuer de manière significative au redressement des réserves officielles régionales. »
« Dans le cadre des consultations de 2024 au titre de l'article IV, les échanges ont porté sur les liens entre l'économie informelle, les disparités socioéconomiques et entre les inégalités du genre, la croissance et le système fiscal. La réduction de l'informalité dans l'ensemble de l'économie pourrait contribuer à une croissance plus forte et plus inclusive, à favoriser la réduction de la pauvreté, à stimuler le capital humain, à renforcer la mobilisation des recettes intérieures et à œuvrer résolument pour atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. »
L'équipe du FMI s'est entretenue avec Son Excellence Monsieur Tiémoko Meyliet Koné, Vice-Président de la République ; Son Excellence Robert Beugré Mambé, Premier Ministre; Monsieur Kobenan Kouassi Adjoumani, Ministre d'État, Ministre de l'Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières ; Madame Nialé Kaba, Ministre de l'Économie, du Plan et du Développement ; M. Adama Coulibaly, Ministre des Finances et du Budget ; Monsieur Sangafowa Coulibaly, Ministre des Mines, du Pétrole et de l'Énergie ; Monsieur Souleymane Diarrassouba, Ministre du Commerce et de l'Industrie ; Monsieur Moussa Sanogo, Ministre du Patrimoine, du Portefeuille de l'Etat et des Entreprises Publiques, et des hauts fonctionnaires du Gouvernement et de la BCEAO, et représentants des milieux d'affaires et des bailleurs de fonds.
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