Le FMI salue les efforts de mobilisation des recettes de la Côte d’Ivoire et renforce sa note de crédit
La Côte d’Ivoire s’est illustrée en devenant le premier pays d’Afrique subsaharienne à émettre des euro-obligations depuis 2022. Cet effort de mobilisation des ressources a été confirmé par l’agence Moody’s lors de sa revue de mars 2024 en améliorant la note de crédit de la Côte d’Ivoire qui est passée de Ba3 en 2023 à Ba2 en 2024. . Cette progression s’explique en grande partie par les efforts soutenus du gouvernement en matière de mobilisation des recettes intérieures.
Monsieur Olaf Unteroberdoerster, chef de mission du Fonds Monétaire International (FMI) pour la Côte d’Ivoire, a souligné l’importance cruciale de ces efforts dans un « Focus Pays » publié le 14 janvier 2025. Il a rappelé que la mobilisation accrue des ressources fiscales est essentielle pour financer les investissements prioritaires dans les domaines de la protection sociale et des infrastructures, tout en conférant à l’État une plus grande marge de manœuvre budgétaire. En effet, la Côte d’Ivoire continue de recourir à l’endettement pour financer ses projets, tant sur les marchés régionaux qu’internationaux.
Selon Monsieur Unteroberdoerster, les progrès réalisés en matière de recettes intérieures ont permis d’avancer significativement vers l’objectif de réduction du déficit budgétaire à 3 % du PIB d’ici 2025, conformément aux normes de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il a également précisé que ces efforts ont été déterminants pour préserver la note de crédit du pays, qui reste à un niveau de risque « modéré » en matière de surendettement, et pour maintenir la Côte d’Ivoire parmi les mieux notées en Afrique subsaharienne.
En mars 2024, l’agence Moody’s a relevé la note de crédit de la Côte d’Ivoire de Ba3 à Ba2, assortie d’une perspective stable, plaçant ainsi le pays en deuxième position des meilleurs crédits d’Afrique subsaharienne, après le Botswana et à égalité avec l’Afrique du Sud. Cette amélioration reflète les avancées réalisées en matière de consolidation budgétaire et de gestion rigoureuse des objectifs de déficit fiscal.
Le ministre des Finances et du Budget, Monsieur Adama Coulibaly, a également souligné que les ajustements opérés dans le cadre du programme appuyé par le Mécanisme élargi de crédit (MEC) et la Facilité élargie de crédit (FEC) depuis 2023 ont permis de préserver la stabilité macroéconomique du pays. Ces ajustements ont favorisé le retour de la Côte d’Ivoire sur les marchés financiers internationaux, une première depuis 2022 pour un pays d’Afrique subsaharienne. Par ailleurs, l’agence Standard and Poor’s a récemment rehaussé la note souveraine du pays à BB, l’une des meilleures en Afrique.
Cependant, malgré ces succès, la Côte d’Ivoire demeure en deçà de son potentiel fiscal. Le taux de recettes fiscales par rapport au PIB devrait augmenter de 13,6 % en 2023 à 14,4 % en 2024, mais reste inférieur à l’objectif de 20 % fixé par l’UEMOA. Bien que mieux classée que la moyenne régionale en termes d’efficacité fiscale, la Côte d’Ivoire se situe encore derrière des pays tels que le Bénin, le Cap-Vert et le Sénégal.
Dans le cadre de sa stratégie nationale de mobilisation des recettes pour la période 2024-2028, le gouvernement ivoirien a identifié plusieurs axes d’amélioration, notamment une révision à la hausse de l’impôt sur les sociétés, actuellement fixé à 6 %, un taux inférieur à ceux pratiqués au Ghana, au Maroc et en Afrique du Sud. Il prévoit également de réduire l’écart de conformité à la TVA, actuellement de 35 %, et de renforcer la contribution de l’impôt foncier, qui représente seulement 4,6 % des recettes fiscales nationales.
Source : Agence ecofin, Rédaction Portail web MEPD