Le rapport de la BCEAO sur les Systèmes financiers décentralisés (SFD) au sein de l'UEMOA à la fin du mois de mars 2024, publié le 15 juillet 2024, révèle plusieurs tendances importantes, avec un accent particulier sur la situation en Côte d'Ivoire, un acteur clé du secteur.
Au premier trimestre 2024, les SFD ont enregistré une augmentation notable de 64,5 milliards FCFA dans l'encours des dépôts, représentant une hausse de 2,8 % par rapport au trimestre précédent et portant le total des dépôts collectés à 2.356,4 milliards FCFA. En comparaison annuelle, cette progression est encore plus marquée, atteignant 16,4 %. En Côte d'Ivoire, les dépôts ont crû de 6,1 milliards FCFA, soit une augmentation de 1,1 % par rapport au trimestre précédent, illustrant ainsi la confiance persistante des déposants dans les institutions de microfinance.
Cependant, la Côte d'Ivoire a également connu une légère contraction de l'encours des crédits, qui a diminué de 25 milliards FCFA, soit une baisse de 3,9 % par rapport au trimestre précédent. Cette diminution s'inscrit dans une tendance régionale influencée par un repli saisonnier des dépenses des ménages après les festivités de fin d'année. Néanmoins, l'encours des crédits demeure en croissance annuelle, témoignant de la résilience du secteur.
La collecte des dépôts en Côte d'Ivoire, en hausse continue, reflète une confiance accrue des clients, comme en témoigne également l'augmentation du montant moyen des dépôts par client. Cette dynamique positive, malgré la contraction des crédits, renforce le rôle central de la Côte d'Ivoire dans le secteur de la microfinance au sein de l'UEMOA.
Le rapport souligne également un défi crucial : la dégradation de la qualité du portefeuille de crédits. En Côte d'Ivoire, comme dans l'ensemble de l'Union, cette détérioration appelle à une vigilance accrue et à des mesures renforcées pour maîtriser les risques de crédit, condition essentielle pour assurer la pérennité et la stabilité du secteur.
En somme, bien que la Côte d'Ivoire affiche des performances solides en matière de collecte de dépôts, la nécessité de renforcer les stratégies de gestion des risques demeure primordiale pour consolider les acquis et soutenir la croissance future du secteur de la microfinance.
Source : BCEAO, Rédaction Portail web MEPD